Chauffage rallumé, Ce danger invisible revient chaque hiver, prévention d’un médecin

rallumage des radiateurs

Chaque année, à l’arrivée des premiers froids, on rallume poêles, chauffages d’appoint et cheminées.
Et chaque année, malheureusement, les services d’urgence voient arriver leurs premières victimes d’un gaz aussi redoutable qu’invisible : le monoxyde de carbone. En effet, selon les services de l’État, « le monoxyde de carbone (gaz incolore et inodore) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France »

Le monoxyde de carbone, un poison silencieux

Le monoxyde de carbone (CO) provient d’une combustion incomplète de bois, gaz, charbon ou fuel.
Quand un appareil est mal entretenu ou qu’une pièce manque d’aération, ce gaz toxique se diffuse sans que rien ne l’annonce.

Contrairement à la fumée, il n’a ni odeur, ni couleur, ni goût.
Et pourtant, dès qu’il pénètre dans l’organisme, il se lie à l’hémoglobine, cette protéine chargée de transporter l’oxygène dans le sang.
Le CO a une affinité environ 200 fois plus forte que l’oxygène : il prend sa place et bloque tout le système.
Résultat : les organes, le cerveau, le cœur sont littéralement privés d’air, sans qu’on s’en rende compte.

C’est une asphyxie lente et silencieuse. On ne tousse pas, on ne suffoque pas : on s’endort, parfois sans se réveiller.

A lire aussi: Ce jour-là, un simple hoquet a sauvé la vie d’un homme — récit d’un médecin.

Des symptômes souvent trompeurs

Les premiers signes sont discrets : maux de tête, fatigue, vertiges, nausées, somnolence. Ils ressemblent à un syndrome grippal ou à un coup de fatigue. Mais quand plusieurs personnes dans le même logement ressentent ces symptômes simultanément, il faut suspecter une intoxication au monoxyde de carbone.

À un stade plus avancé, le gaz peut provoquer une perte de connaissance, une confusion, voire un coma.
Il faut ouvrir les fenêtres, sortir à l’air libre et appeler le 15
À l’hôpital, le traitement repose sur l’administration d’oxygène pur, parfois sous haute pression, pour éliminer rapidement le gaz du sang.

Le piège des chauffages mal entretenus

Les intoxications surviennent souvent au moment où l’on remet le chauffage en marche.
Une chaudière ancienne, un poêle mal réglé, une cheminée encrassée… tous peuvent dégager du CO s’ils manquent d’entretien ou d’aération.

Ce gaz se diffuse très vite : en quelques minutes, il peut envahir tout un appartement.
Et il ne faut pas forcément une grande fuite : un simple manque de tirage dans un conduit peut suffire.

C’est pourquoi l’entretien annuel des installations de chauffage et de chauffe-eau n’est pas une simple formalité administrative.
C’est une mesure de sécurité.

Réflexes simples à adopter

Même si le danger semble invisible, il existe des gestes simples pour l’éviter :

  • Aérer son logement chaque jour, même en hiver.
  • Installer un détecteur de monoxyde de carbone : un petit boîtier peu coûteux (30 à 40 euros)

Ces précautions sont trop souvent négligées.

A lire aussi: Mois sans tabac : le vrai combat se joue dans votre cerveau

Le mot du médecin

Le monoxyde de carbone ne fait pas de bruit, ne sent rien et ne brûle pas. C’est justement ce qui le rend redoutable. Chaque année ce gaz est responsables de décès. Aérer, entretenir, détecter : ces trois gestes simples permettent de transformer un risque mortel en simple précaution du quotidien.